Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Les Orangeries

Quelle bonne idée !!! La ministre Olivia Grégoire en charge des PME et du commerce a décidé d'inverser la donne et de demander aux restaurateurs de signaler auprès de leurs clients, non pas les plats qui sont fait maison, mais ceux qui ne le sont pas d'ici 2025 ! Une façon d'inverser la responsabilité de la preuve qui a pour objectif de protéger les artisans de la gastronomie française et les consommateurs. 

Quel intérêt pour les Clients ? 

Il y aurait beaucoup moins d'agitation si tout était déjà évident pour les clients, et si un grand nombre de restaurateurs n'entretenaient pas la confusion avec beaucoup de talent. Ce souhait de clarification semble légitime du point de vue des consommateurs qui sont en droit de savoir comment sont préparés leurs repas. Aujourd'hui les restaurateurs n'ont aucune obligation de transparence quand ils ne cuisinent pas eux-mêmes leurs plats. S'ils ne peuvent pas revendiquer le fait maison via le logo de la casserole lancé par le gouvernement , ils peuvent en revanche rester dans le flou et la suggestion. De ce point de vue, l'obligation d'étiqueter les plats qui ne sont pas fait maison (reste à définir par le biais de quel logo), semble un levier très puissant pour plus de transparence sur qui fait quoi et comment?  Et si cela fait mal et crée autant d'agitation, c'est que pour le moment, le moins que l'on puisse dire, c'est que la les pratiques ne sont pas tout à fait claires dans la plupart des restaurants. 
En corolaire, il y a la question des ingrédients / additifs et de la qualité nutritionnelle des plats qui se posent avec la cuisine industrielle.  Comme l'a souligné le Nutri-score, il peut y avoir d'énormes différences d'une préparation à l'autre ainsi que le risque d'ultra transformation des produits, dont les méfaits sont désormais avérés pour la santé. Avec le développement des allergies et régimes spéciaux, l'exigence de transparence sur la composition des produits va aller croissant. 

L'enjeu est également culturel du point de vue du consommateur. L'idée que la bonne cuisine est la cuisine maison est profondément enracinée dans tous les esprits, en tout les cas en France. Le mythe fondateur de la bonne cuisine française reste celui de la cuisine faite à la maison,  qu'elle soit paysanne ou bourgeoise.  Ce n'est pas un hasard si "le repas à la française" a été inscrit à l'UNESCO. La France a un attachement profond pour sur sa culture culinaire et gastronomique. Les nouveaux modes de vie favorisent le snacking, les plats préparés comme dans le reste du monde. Mais pour autant l'appétence pour la cuisine est toujours là. La période du Covid a permis d'en prendre conscience avec l'incroyable dynamique des réseaux sociaux, avec pour preuve la rupture des ventes de farine, la France entière s'étant remise à pâtisser, pour s'en convaincre.

Les émissions comme top chef ou le meilleur pâtissier entretiennent ce goût du savoir faire et de la gastronomie. C'est d'ailleurs intéressant de constater combien les émissions culinaires dans les autres pays sont différentes, plus orientées sur l'humain, la compétition, moins sur la technicité, les recettes et la dégustation.

Je ne suis pas sûre qu'une telle annonce aurait autant d'impact en Angleterre où l'exception est plus le "fait maison" que le "pas fait à la maison".  Il suffit d'avoir déjà été dans les supermarché anglais où tout est préparé, pré-transformé pour comprendre qu'il n'y a pas la même culture de la cuisine maison à partir de produits bruts. En revanche à l'étranger, l'exigence sur la qualité nutritionnelle des snacks est beaucoup plus élevée (chaines comme "Prêt à manger") , car l'exceptionnel est de se nourrir à la maison. 

Mon fils qui est actuellement en Corée du sud pour ses études, me disait que cela coûte plus cher d'acheter des produits pour cuisiner à la maison, que de manger au restaurant et dans les échoppes qui servent une cuisine de qualité avec des légumes frais.

Pour les restaurateurs qui font de la cuisine fait maison

Quel intérêt pour les Restaurateurs ? 

Le point de vigilance est que ce projet soutienne bien les artisans de la cuisine française et pas seulement la haute gastronomie. 
S'il l'on se réfère au travail déjà effectué sur le label fait maison, cela semble être le cas.

Certains rétorquent qu'il n'y a aucune référence fait à l'approvisionnement local. Cela me semble être un faux problème. Les restaurateurs qui pratiquent le fait maison, peuvent tout à fait valoriser sur leur carte la provenance de leurs produits, et ils ne s'en privent d'ailleurs pas car ils savent que c'est important pour leurs clients.

Quel est le problème avec le logo fait maison ?

Un énorme travail a déjà été fait pour définir et mettre en avant le fait Maison via le label de la casserole. Il permet aux restaurateurs de valoriser leurs bonnes pratiques.

Ce label est devenu le socle du titre gouvernemental de Maitre restaurateur.

Seul écueil, l'absence de label n'empêchait pas les restaurateurs qui servaient des plats tout préparés d'entretenir la confusion avec les valeurs du fait maison.

Cela va permetr

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article