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Publié par Hotel les Orangeries

Environnement Magazine, no. 1648
Initiatives, Juin 2006, p. 30

 

Écolabel


Un hôtel douze étoiles

Cécile Clicquot de Mentque

 

Bien que datant de 2003, l'écolabel européen « services d'hébergement touristique » n'avait aucune référence en France. C'est aujourd'hui chose faite avec Les Orangeries, un hôtel de charme poitevin.

C'est la canicule qui a inoculé le virus de l'environnement à Olivia Gautier, la directrice des Orangeries, petit hôtel de Lussac-les-Châteaux, dans la Vienne. « Le niveau des ressources en eau nous a fait craindre de ne pas avoir l'autorisation de remplir la piscine. Cela a suffi à provoquer une prise de conscience », explique-t-elle. Tout a donc commencé par l'eau : veiller à sa qualité dans la piscine, acheter un affineur pour pouvoir équiper les robinets de mousseurs qui réduisent la consommation... L'installation d'un séchoir a également contribuer à limiter le renouvellement des serviettes, et l'hôtel a choisi un blanchisseur Iso 14001. Cependant, dès 1999, lors de la rénovation du bâtiment, Olivia Gautier et son mari, architecte, avaient déjà retenu des options écologiques : isolation au chanvre, peinture à la chaux, économiseur de chasse d'eau, interrupteurs automatiques. « On déteste gaspiller. Nous servons d'ailleurs nos petits déjeuners en buffet, plutôt que de distribuer un tas de produits individuels emballés. Quand on s'est intéressés à l'écolabel, on s'est aperçu qu'on était dans la même logique », commente la directrice.

Le pari des achats verts

Pas facile cependant d'être pionnier. « Il faut se rendre compte que l'hôtellerie est une microsociété de consommation, touchant tous les aspects de la vie quotidienne », observe Olivia Gautier. Pour les produits ménagers, la présence d'un écolabel suffit à repérer les produits verts. Pour l'électricité, les contrats 100 % énergie renouvelable affichent la couleur. En revanche, pour les draps, un seul fournisseur est écolabellisé. Pour les serviettes, en l'absence de label, il a fallu trancher entre coton bio et bambou. Même pour les produits les plus classiques, tout ne va pas de soi : compliqué de trouver des lampes basse consommation esthétiques. Et, pour le papier d'hygiène ou de bureau, les conditionnements commerciaux sont inadaptés aux petits établissements. Sans parler des filières alimentaires biologiques, encore hors de portée. « Notre expérience met en exergue les vides commerciaux et les difficultés d'accès à l'information », résume Olivia Gautier.

Et la difficulté de concilier impératifs environnementaux et exigences du métier. Pas question de sacrifier le caractère de cet hôtel de charme en tombant dans l'austérité. Par exemple, le tri sélectif ne doit pas entraîner la multiplication des poubelles visibles dans l'établissement et des corbeilles dans les chambres. Les produits d'hygiène doivent rester élégants et attrayants : « Nous essayons de compenser l'absence de dosettes individuelles par des produits de soins biologiques », illustre Olivia Gautier. Quant à l'information du public, elle doit rester subtile. « Pas question de bombarder nos clients. Notre livret d'information présente ce que nous faisons pour l'environnement, en espérant emporter leur adhésion. »

Toutes ces difficultés n'entament en rien l'enthousiasme de cette passionnée, qui a des projets plein les tiroirs et juge l'écolabel très positif. « Il va dans le sens de la bonne gestion d'un hôtel. » La plupart des actions et des investissements sont sources d'économie et participent à une gestion par anticipation, par exemple en prévenant les fuites. « Et, dans l'hôtellerie, l'anticipation est synonyme de confort de travail. » Alors pourquoi si peu de candidats à l'écolabel ? « Nous étions dans des conditions optimales car notre établissement est récent et nous étions dans une période de renouvellement des stocks », explique la patronne. D'autres iront plus progressivement. Mais une chose est sûre : une fois le doigt dans l'engrenage, rien n'arrête la démarche. « C'est un véritable cercle vertueux : plus on s'informe, plus on est motivé », conclut la première écolabellisée.

Encadré(s) :

Critères de l'écolabel

L'obtention de l'écolabel est soumise à 37 critères obligatoires (économie d'énergie, d'eau, réduction des déchets, gestion, information du public) et un certain nombre de critères optionnels auxquels on doit répondre pour obtenir 16,5 points sur les 77 possibles. www.ecologie.gouv.fr/ecolabels

Note(s) :

Contact Hôtel Les Orangeries, tél. : 05 49 84 07 07.

Aller plus loin - http://eco-label-tourism.com

                       - www.eco-label.com/french

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